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Pourquoi les kinésithérapeutes doivent s’intéresser aux maux de tête

Les céphalées : un symptôme plus fréquent que vous ne le pensez


Les maux de tête constituent l'un des symptômes les plus fréquents dans la population générale, touchant plus de 50% des adultes au cours d'une année.


Entre 1,7 et 4% de la population adulte mondiale est affectée par une céphalée chronique (symptômes présents au moins 15 jours par mois).


Pourtant, les professionnels de premier recours comme les médecins généralistes manquent de formation sur le sujet.

En tant que kinésithérapeutes, nous sous-estimons probablement la prévalence des céphalées chez nos patients consultant pour d'autres motifs.



Un symptôme souvent passé sous silence


Les patients ne mentionnent pas systématiquement leurs maux de tête lors de la consultation, considérant parfois ce symptôme comme "normal" ou sans lien avec leur motif initial de consultation. Cette situation représente une opportunité manquée, car la kinésithérapie peut jouer un rôle crucial dans la prise en charge de nombreux types de céphalées.


Une étude parue dans Headache (Plesh et al., 2012) souligne que 64 % des personnes souffrant de maux de tête ou de migraines sévères ont signalé au moins une autre douleur, et 33 % ont ressenti deux types de douleur ou plus, notamment des douleurs au cou et au dos.

Une revue systématique publiée dans The Journal of Headache and Pain (2019) a trouvé une association entre douleur lombaire persistante et céphalées.


Les facteurs explicatifs incluent :

- Des mécanismes neurologiques communs

- Des tensions musculaires partagées

- Des interconnexions neuromusculaires complexes


Ces données soulignent l'importance d'une approche globale lors de l'évaluation des patients présentant des problèmes musculo-squelettiques.



Le rôle des kinésithérapeutes


En premier lieu, il est primordial d’identifier une céphalée causée par une pathologie : ce sont les céphalées secondaires. Elles nécessitent un avis médical, parfois en urgence si la gravité de la pathologie le justifie. Ces pathologies graves concerneraient environ 1% des céphalées.


Parmi ces pathologies sérieuses, on retrouve (liste non exhaustive) :

l’hémorragie méningée

la dissection artériellel’hypotension et l’hypertension intracrânienne

La qualité de l’anamnèse et de l’examen clinique est cruciale pour orienter le patient.


Si une pathologie grave est écartée et qu’une prise en charge non médicamenteuse est indiquée, le kinésithérapeute peut proposer une rééducation dans un cadre bio-psycho-social, adaptée aux mécanismes sous-jacents à la céphalée et centrée sur le patient.


Cette rééducation pourra comporter de l’éducation, des adaptations comportementales, de la thérapie manuelle, une prescription d’exercices et d’activité physique.



Les différents types de céphalées accessibles à la kinésithérapie


Les céphalées cervicogéniques


Ces céphalées, d'origine cervicale, sont directement dans notre champ de compétences. Elles touchent environ 15-20% des patients souffrant de cervicalgies chroniques. Leur particularité ? Elles sont généralement unilatérales et associées à une limitation d’amplitude cervicale.


Les céphalées de tension


Représentant le type de céphalées le plus fréquent, elles touchent jusqu'à 78% de la population à un moment donné. La kinésithérapie, à travers un programme d’exposition graduelle parfois associé à des techniques de thérapie manuelle, peut significativement améliorer ces symptômes.


La migraine


Bien que les traitements médicamenteux soient les plus connus, les patients migraineux peuvent bénéficier d'une approche non-médicamenteuse qui continue un véritable traitement de fond. Les techniques de relaxation, les exercices et la thérapie cognitive et comportementale peuvent ainsi réduire significativement la fréquence et l'intensité des crises.


Les céphalées liées à une dysfonction temporo-mandibulaire


La majorité des patients présentant des troubles temporo-mandibulaires souffrent de céphalées. Si l’examen clinique met en évidence un lien direct entre les deux problèmes, la kinésithérapie maxillo-faciale peut alors apporter des solutions efficaces.



La kinésithérapie : une approche thérapeutique centrale


Notre profession dispose d'un éventail thérapeutique varié particulièrement adapté au traitement des céphalées :

  • Éducation thérapeutique

  • Thérapie manuelle cervicale et temporal-mandibulaire

  • Techniques de relaxation et de gestion du stress

  • Exercices d’exposition graduelle, de contrôle moteur ou de renforcement

  • Prescription d’activité physique


Les effets sont significatifs : plusieurs études indiquent que la kinésithérapie peut réduire l'intensité, la fréquence et la durée des maux de tête, améliorant ainsi la qualité de vie des patients.



Développer ses compétences : une nécessité


Face à la prévalence élevée des céphalées et à l'efficacité de la kinésithérapie dans leur traitement, il devient essentiel de se former spécifiquement à leur prise en charge. Une formation approfondie permet non seulement d'améliorer le diagnostic différentiel, mais aussi d'affiner les techniques de traitement pour une meilleure efficacité thérapeutique.


Les céphalées représentent un véritable enjeu de santé publique, et la kinésithérapie a un rôle majeur à jouer dans leur prise en charge. En tant que professionnels de santé, nous avons la responsabilité de nous former pour offrir les meilleurs soins possibles à nos patients souffrant de ce symptôme invalidant.


 

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